Le mot alambic est originaire du grec « ambix » signifiant vase ou chapiteau, qui a donné « al ‘inbïq » en arabe. Il s’agit d’un outil permettant de réaliser la distillation par séparation de produits par chauffage et refroidissement. Son origine est jusqu’à ce jour encore assez incertaine. Cependant, nous savons qu’au fil du temps, l’alambic a évolué que ce soit au niveau de son utilisation ou de sa composition.
En France, il finit par connaître de vrais heures de gloire au moyen-âge tardif avec la préparation de différents élixirs alcoolisés. Avant cela il servit pour la fabrication d’eaux florales, d’huiles essentielles ou de médicaments. Ce n’est que bien plus tard qu’il fut utilisé pour produire des eaux-de-vie par distillation de jus de fruits fermentés. Aujourd’hui, on peut trouver sur le marché de petits dispositifs et ballons artisanaux qui permettent de réaliser de petites quantités d’alcool. Attention toutefois, à bien vous tenir au fait de la loi pour ne pas l’outrepasser. En France, ce n’est pas demain que vous pourrez ouvrir votre boutique d’eau de vie de poire maison avec pignon sur rue.
Historique et invention de l’alambic
Les avis divergent sur l’origine de l’alambic. Certains pensent qu’il a été inventé par les Arabes vers le XIe siècle. Pourtant, le principe était d’ores et déjà utilisé par les Grecs. D’ailleurs, comme mentionné plus haut, le mot alambic est tiré de l’arabe al’inbïq, tiré du grec ambix (= vase ou chapiteau). Abu Al-Qasim (un grand chirurgien arabe) aurait décrit un alambic au XIe siècle et passe pour en être l’inventeur. Il paraitrait également que des traces de l’invention de l’alambic ont été retrouvées chez les Égyptiens.
A ce jour, le plus ancien alambic nous viendrait de Mésopotamie aux alentours de 3500 av. J.-C. et provient du site de Tepe Gawra au nord de l’Irak. Néanmoins, à travers l’histoire, nous trouvons aussi des jarres de distillation, ancêtres potentiels de l’alambic, qui viennent de l’Extrême-Orient et qui datent de la Dynastie Han.
Composition d’un alambic en quelques lignes
Généralement, l’alambic se compose de quatre parties. Tout d’abord, le corps appelé chaudière ou cucurbite, qui renferme les liquides à distiller. Il est placé, en principe, directement sur le foyer ou placé au bain-marie. Vient ensuite la seconde partie appelée le chapiteau. Celui-ci recouvre le corps et est équipé d’un tube conique où les vapeurs s’élèvent. L’étanchéité de ces deux pièces est indispensable à la réussite de l’opération. Les vapeurs ne doivent, en effet, surtout pas s’échapper.
Ensuite, il y a le col de cygne qui prend la forme d’un tube cylindrique et rectiligne. Il sert à conduire les vapeurs vers le condenseur. Et pour finir, la quatrième partie, le condenseur ou serpentin. Il s’agit, en général, d’un tube en hélice muni d’un axe vertical sur les parois. C’est là que les vapeurs se refroidissent et se condensent à l’aide du liquide qui circule autour.
Utilisation et fonctionnement d’un alambic
L’alambic est un appareil permettant de réaliser la distillation qui sert à séparer les composants d’un mélange. Son utilisation la plus connue est la fabrication d’alcool qui est notamment obtenu par distillation de fruits fermentés ou de vin. Il peut aussi être utilisé pour extraire des substances ou les propriétés d’une plante, d’une fleur, d’un fruit, …, en les concentrant (essences aromatiques, etc…) Mais comment fonctionne cet outil réellement ?
Tout d’abord, dans l’alambic, il faut bouillir les produits à décomposer. Le but étant d’évaporer les composants les plus volatiles. Pour y parvenir, les produits sont chauffés dans la chaudière. Après quoi, les vapeurs s’évaporent par le chapiteau avant de passer dans le col du cygne. Ils finissent ensuite par traverser un système réfrigérant où elles vont se refroidir et se condenser.
Goutte après goutte, le produit est alors collecté par le biais d’un robinet. Sachez qu’il existe plusieurs sortes d’alambics. Ils se différencient par leur forme, taille et composant (inox ou cuivre). On trouve même des alambics à utilisation industrielle. Par exemple, il y a le schnaps dont le résultat final dépend de la forme de l’alambic. Vous devez retenir que moins la pression exercée par la vapeur avant de se condenser est forte, plus sa teneur sera enrichie en particules résiduelles de marc. Il en résulte un alcool plus aromatisé avec un volume moins conséquent. Par contre, si la pression sur la vapeur est forte, les particules lourdes seront perdues. De ce fait, l’alcool en sera plus pur avec davantage de volume et un arôme plus neutre. Bref, vous l’aurez compris la qualité de l’alcool varie donc en fonction de la pression de la vapeur.
Bien sûr, à défaut d’avoir la vie devant soi, la taille de l’alambic conditionne la quantité de produits obtenu en sortie. S’il est possible de faire quelques petites verres d’élixir avec un petit alambic et quelques litres de moût et de vin, si ce que vous visez est de produire de l’extrait de romarin, il vous faudra largement plus qu’une chaudière de quelques litres. Quoiqu’il en soit, dans la recette du bonheur et pour faire de petites expériences à l’ancienne, une chaudron et un alambic sont deux instruments qu’il faut considérer avec beaucoup de sérieux.